Article écrit par Équipe Marketing

L’épargne est un pilier fondamental de la stabilité économique des ménages et des individus. En 2025, alors que le coût de la vie augmente et que l’incertitude économique persiste, comment la population suisse adapte-t-elle ses habitudes financières ? Une étude récente publiée par Baloise en collaboration avec YouGov offre une vue d’ensemble complète sur les comportements d’épargne en Suisse.

Cette analyse, basée sur un échantillon représentatif de la population, met en lumière les différences générationnelles, les motivations profondes à l’origine de l’épargne, les produits financiers plébiscités, et les lacunes encore existantes en matière d’éducation financière.

Chez Synergix, nous voyons dans ces données une opportunité : celle de mieux accompagner les entreprises, les professionnels de la finance et les établissements scolaires dans leurs rôles respectifs d’information, de conseil et de transmission des savoirs.

Méthodologie de l’étude

L’étude « So spart die Schweiz » s’appuie sur un échantillon représentatif de 2’032 personnes âgées de 15 à 79 ans, interrogées entre le 12 et le 27 mai 2025, dans les trois grandes régions linguistiques du pays (Suisse alémanique, Romandie, Tessin). Elle explore de manière transversale :

  • la situation financière des individus et des ménages,
  • les habitudes et motivations d’épargne,
  • l’usage des solutions de prévoyance,
  • le niveau de connaissances financières,
  • les intentions et la faisabilité d’une retraite anticipée,
  • les modes de conseil préférés.

La segmentation par tranche d’âge permet de dégager des profils générationnels aux besoins et attentes distincts.

Source : Baloise & YouGov, So spart die Schweiz, septembre 2025.

Un pays qui valorise l’épargne, mais ne parvient pas toujours à l’appliquer

En 2025, 82 % des Suissesses et des Suisses déclarent qu’il est important pour eux d’épargner régulièrement. Cependant, moins d’une personne sur deux (47 %) a réellement pu le faire au cours des six derniers mois.

Ce décalage entre volonté et possibilité reflète les pressions économiques croissantes, en particulier liées à la hausse du coût de la vie, à des charges fixes élevées et à des revenus qui, pour une partie de la population, restent contraints. Le pouvoir d’achat est mis à l’épreuve par une inflation persistante, notamment sur les dépenses courantes et les loyers. Pour certains ménages, l’épargne devient un luxe, et non plus une norme.

Les disparités régionales sont notables :

  • 50 % des personnes en Suisse alémanique ont pu épargner récemment,
  • contre 41 % en Romandie,
  • et seulement 31 % au Tessin, région où l’endettement à la consommation (8 %) est aussi plus fréquent.

Les charges fixes (logement, santé, alimentation, assurances) constituent l’obstacle principal à l’épargne pour 30 % des répondants. Ce pourcentage atteint 51 % au Tessin, contre 29 % en Suisse alémanique et en Romandie.

Au-delà de ces obstacles, une frange de la population exprime aussi un manque de vision ou d’organisation autour de l’épargne. Beaucoup déclarent ne pas savoir combien épargner, ni comment allouer efficacement leur argent. Cela souligne l’importance d’une meilleure acculturation aux mécanismes de base de la gestion budgétaire.

Épargner avant tout pour se protéger

Les motivations d’épargne tournent largement autour de la sécurité financière.

  • 71 % des répondants disent épargner pour faire face à des dépenses imprévues.
  • 24 % en font leur première motivation.
  • 39 % déclarent épargner dans l’optique de la retraite (anticipée ou non).
  • L’acquisition d’un logement ressort particulièrement chez les jeunes de moins de 30 ans (19 %).

On observe aussi un niveau de tolérance au risque limité : seulement 16 % des personnes interrogées se définissent comme plutôt ou très risquophiles. Cela se traduit par une préférence forte pour les produits d’épargne simples, perçus comme sûrs, au détriment des placements en actions ou en fonds.

Ce besoin de sécurité reflète un contexte général de prudence, mais aussi un certain manque de familiarité avec les mécanismes d’investissement. Il suggère que l’éducation financière doit non seulement transmettre des connaissances techniques, mais aussi aider à déconstruire les représentations qui freinent l’utilisation d’outils plus performants sur le long terme.

Analyse générationnelle : ambitions, responsabilités et regrets

15–29 ans : aspirations fortes, moyens limités
Les jeunes adultes expriment des attentes élevées. Ils souhaitent accéder à la propriété, atteindre une indépendance financière et, pour beaucoup, prendre leur retraite plus tôt que prévu.

  • 61 % rêvent d’une retraite anticipée, mais seulement 4 % ont commencé à la planifier.
  • 48 % cotisent au pilier 3a.
  • 45 % ont pu épargner dans les six derniers mois, mais 35 % estiment que leur revenu ne couvre que l’essentiel.

Les jeunes utilisent peu les outils digitaux (12 % ont bénéficié d’un conseil numérique), mais se montrent ouverts à des approches alternatives. Ils sont également ceux qui investissent proportionnellement le plus dans les ETF ou les actions. Cela traduit une envie de faire fructifier leur capital, mais dans un contexte de précarité financière persistante.

30–44 ans : équilibre entre charges et protection
Cette cohorte combine souvent responsabilités familiales, projets immobiliers et besoin de stabiliser son avenir financier.

  • 76 % cotisent au pilier 3a, dont une majorité sur un compte classique (62 %).
  • 41 % détiennent une solution en valeurs mobilières.
  • 50 % ont pu épargner récemment.

La sécurité reste au cœur de leur logique d’épargne, mais une ouverture progressive vers les placements diversifiés émerge. Ces individus sont dans une période charnière où les choix de prévoyance ont un fort impact sur leur retraite future.

45–59 ans : la planification devient prioritaire
Les personnes de cette tranche d’âge sont globalement à l’aise avec leur situation actuelle (63 %), mais leur niveau de confiance pour la retraite chute à 44 %.

  • 66 % possèdent un compte 3a, mais seulement 38 % investissent dans des produits financiers via ce canal.
  • 58 % ont déjà reçu une consultation bancaire ou assurantielle personnalisée.
  • 15 % préparent activement une retraite anticipée.

Le regard se tourne vers la solidité du système, les risques de lacunes, et la nécessité d’ajuster ses stratégies. Cette période est souvent celle où les écarts entre les projets rêvés et la réalité budgétaire deviennent plus concrets.

60–79 ans : confort actuel mais regrets passés
70 % des retraités ou personnes proches de la retraite se disent financièrement à l’aise. Pourtant, 37 % affirment qu’ils auraient voulu faire les choses autrement :

  • 18 % auraient aimé s’informer plus tôt,
  • 14 % auraient commencé à épargner plus tôt,
  • 13 % auraient investi différemment.

Ces retours mettent en lumière l’impact décisif des choix faits 10, 20 ou 30 ans plus tôt. Ils constituent un signal fort pour les générations actuelles et les professionnels de la planification.

Ce que nous retenons chez Synergix et notre engagement envers les jeunes générations

L’étude met en lumière plusieurs constats essentiels :

  • La volonté d’épargner est bien présente, mais les moyens manquent parfois.
  • La retraite anticipée est largement désirée, mais peu planifiée.
  • Le conseil humain reste crucial, mais les solutions hybrides (digitales + humaines) ont de l’avenir.
  • La connaissance financière de base est insuffisante et doit être renforcée dès le plus jeune âge.

Chez Synergix, nous sommes convaincus que les directions financières, les responsables RH, les spécialistes de la gestion patrimoniale et les conseillers financiers ont un rôle structurant à jouer. Non pas pour orienter les choix individuels à leur place, mais pour créer un environnement fiable, lisible et formateur. Un cadre qui favorise la compréhension, la projection à long terme, l’évaluation des risques et la mise en œuvre de stratégies adaptées. Cela concerne les collaborateurs, les dirigeants, les indépendants — mais aussi les jeunes générations, qui doivent pouvoir construire leur avenir sur des bases solides.

Une priorité : transmettre aux jeunes générations

Cette vision se traduit également par notre engagement sur le terrain. Synergix participe notamment à une table ronde à la Haute École de Gestion de Genève, pour sensibiliser les étudiant·es à l’importance de la prévoyance.

L’objectif : leur donner les repères nécessaires pour aborder leur entrée sur le marché du travail avec confiance. Comprendre ce qui se joue dès le premier emploi, évaluer l’impact des dispositifs de prévoyance, et poser les bonnes questions en entretien — notamment sur la LPP. Car plus on comprend tôt ces mécanismes, plus on peut faire des choix éclairés.

 

Planifier tôt, agir maintenant

Le message sous-jacent de l’étude est limpide : plus on anticipe, plus on augmente ses marges de liberté. Trop souvent, l’épargne est perçue comme une contrainte ou un effort. Elle devrait être considérée comme une stratégie d’émancipation.

Chez Synergix, nous sommes convaincus que la planification financière n’est pas réservée à une élite. Elle repose sur une combinaison de pédagogie, d’accessibilité, de rigueur et d’humanité. C’est en cultivant cette approche que nous contribuons à faire de l’épargne un outil de choix, et non simplement de précaution.

Les entreprises, les institutions et les professionnels de la gestion financière ont, plus que jamais, un rôle éducatif à jouer. En structurant l’accès à l’information. En traduisant les données. En encourageant l’action.

Et surtout, en rappelant que chaque franc mis de côté aujourd’hui est une décision de vie pour demain.

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