Article écrit par Julie Pignier

ONG résilientes : comment prospérer en période d'incertitude

Le monde a changé. Toujours plus polarisée et incertaine, l’époque que nous traversons restera dans l’histoire comme une période de grandes tensions qui, malgré son lot de difficultés, présente des outils d’une complexité inouïe et des valeurs humaines qui osent enfin se confronter aux dérives et aux abus. Ces valeurs d’équité, de durabilité, de solidarité et de justice économique et sociale sont portées par un nombre croissant d’ONG à travers le monde, qui continuent tant bien que mal à faire preuve de résilience pour apporter leur soutien aux plus démunis et à la planète. Ces organisations sont animées par des équipes dont l’engagement et la volonté sont mis à mal au quotidien, que ce soit par manque de soutien financier ou politique.

Une étude de 2011 publiée dans le International NGO Journal catégorise les défis des ONG en deux principaux groupes. Le premier comprend toutes les activités internes à l’organisation. Typiquement, les questions financières, les ressources humaines, les compétences de gestion, ou encore la communication interne sont les principaux défis au sein d’une ONG. Le second groupe comprend tous les éléments externes à l’ONG, à savoir le contexte géopolitique, les relations avec les gouvernements ou les interactions avec le secteur privé.

Avec des défis d’une telle envergure, la véritable marque de résilience n’est pas de simplement survivre, mais de prospérer. De bien comprendre ces enjeux pour grandir, avancer et trouver toujours de nouvelles solutions adaptées à sa cause et à son temps. Cela est d’autant plus vrai, compte tenu du contexte macroéconomique actuel alors que le monde fait face à une crise énergétique, des tensions géopolitiques et des impératifs ESG. De fait, la détérioration du contexte général a rendu plus difficile la gouvernance, la collecte de fonds et la recherche de donateurs.

Depuis la publication de cette étude, le paysage du financement du développement international est transformé par de nouveaux récits politiques, des technologies émergentes et de nouveaux acteurs. Si la nature des défis reste inchangée, la manière de les aborder a évoluée de manière drastique.

Gestion financière : Instaurer la confiance par la transparence

La plupart des ONG ont la possibilité de produire une variété de données pour prendre des décisions éclairées, mais l’organisation, le maintien, et l’accès aux données peut s’avérer très complexe, surtout lorsqu’il s’agit de données financières dans une multitude de devises.

Les ONG doivent donc s’assurer qu’elles disposent de structures adéquates en matière de planification financière et de rapports aux donateurs, avec une architecture adaptée à leur taille et leur organisation. C’est véritablement le nerf de la guerre, et une condition sine qua non pour instaurer la confiance nécessaire à la collecte de fonds. La pandémie de COVID-19 a par ailleurs mis en lumière les limitations des systèmes actuels, car selon une enquête du International Development Charities Network, 77 % des organisations caritatives interrogées ont reconnu que le COVID-19 avait affecté leurs financements. Alors que les ONG auraient pu être une source de soutien salvatrice durant la pandémie, ces dernières ont semblé avoir de la peine à augmenter les donations. Ce papier de 2021 avance notamment l’hypothèse que la blockchain et le développement de la « charité 4.0 » pourrait rétablir la confiance des donateurs et rétablir la philanthropie à des niveaux comparables à l’ère pré-COVID. Mais avant de considérer la blockchain, bien des choses sont possibles afin prouver que l’on est digne des dons.

La transparence commence par l’organisation et l’harmonisation des données, que ce soit pour des petites structures locales, ou de grandes opérations décentralisées avec une fragmentation opérationnelle qui complexifie la récolte d’information. Afin de pouvoir être transparent, il faut tout d’abord avoir soi-même une vision claire, par exemple par le biais d’un tableau de bord dynamique dans le cloud qui permet le maintien et la mise à jour des finances à chaque échelon de l’opération.

Une information précise et accessible permet une réflexion stratégique approfondie : quels sont les urgences et les risques imminents, et pouvons-nous respecter nos engagements en matière de dépenses ? La collecte de fonds est-elle alignée aux besoins à court, moyen et long terme ?

Les entreprises d’aujourd’hui sont plus complexes que jamais et il faut parfois se concentrer sur son cœur de métier tout en créant des partenariats synergiques. Par exemple, les ONG peuvent-elles redoubler d’efficacités en exploitant une technologie ou un service externalisé en matière de comptabilité et de gestion RH comme IODD ? Une meilleure compréhension des finances et de la trésorerie permet de renforcer la transparence et donc, la confiance interne et externe.

Créez une cohérence entre les structures

En interne, une mauvaise communication affaiblit la capacité d’une ONG à optimiser ses performances et peut avoir un impact négatif sur l’agilité des équipes satellites et la pertinence des prises de décision.

En réalité, les architectures centralisées des ONG conduisent souvent à des structures plus efficaces, mais peut-être trop « top-down » et éloignées de la réalité du terrain. La tendance à la décentralisation a de quoi susciter l’enthousiasme. Pourtant, une délégation trop importante des responsabilités peut créer des problèmes – en particulier lorsque le pendule va trop loin dans la délégation de décisions stratégiques aux bureaux locaux ou sur le terrain, là où une lecture plus « macro » des enjeux et des priorités pourrait être biaisée par une trop grande proximité.

Des brèches peuvent commencer à apparaître dans les communications. Par exemple, les incohérences dans les rapports financiers ou les rapports des donateurs sont un sujet de préoccupation à mesure que les organisations s’éloignent des modèles centralisés. Il peut aussi y avoir un manque d’harmonisation des messages de marque plus larges.

Les dirigeants d’ONG doivent se positionner, poser les bonnes questions et comprendre comment une vision plus harmonisée peut être réalisée – tout en conservant des éléments de créativité et d’indépendance qui permettent à ses membres de faire face à la réalité du terrain.

La résilience organisationnelle et opérationnelle implique de planifier pour gérer l’inattendu, d’externaliser si nécessaire et de s’adapter aux circonstances changeantes.

Pour garantir un succès à long terme, dans un monde incertain et anxiogène, nous pensons que les piliers fondamentaux de toute ONG, quelle que soit sa structure, devraient être une volonté de communication efficace, un engagement en faveur de la transparence et une conviction profonde de la nécessité d’instaurer la confiance avec toutes les parties prenantes.

 

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